Philippe Garnier

Photographe

Au Restaurant Cantinella à partir du Lundi 04 Novembre 2019 - 19h00

« Souvenirs des Sixties et Seventies » Photographies Je suis toujours gêné de parler ou d’écrire sur la photographie, cela me parait impudique et inutile. Les photos sont faites pour être vues, comme la musique pour être écoutée, et elles atteignent leur but si, grâce à elles, les imaginations d’envolent, les sensibilités s’éveillent, chacun réagissant et s’enrichissant à sa façon. Je ne pense pas que l’on puisse diviser arbitrairement la photographie en de multiples spécialités, parce qu’il n’y a pas de diverses catégories de photographes, seulement deux : Les bons et les mauvais. Un photographe est essentiellement un visuel, il peut être plus sensible aux êtres humains, aux paysages, aux matières, ou tout cela à la fois, selon les jours ou les moments, mais c’est lui faire injure que de lui appliquer une étiquette de « spécialiste ». Comme disait Jean Loup Sieff, « les grands artistes ont toujours été des touche-à-tout et il serait aussi grotesque de dire de Bonnard qu’il est un spécialiste du nu, que de cataloguer Bill Brand comme « paysagiste ». Il n’y a pas d’Art, il n’y a que des artistes, quel que soit le moyen ou la technique qu’ils ont choisi pour s’exprimer. Et la « photo de mode » n’existe pas plus que la « photo d’architecture », il y a des photos représentant des femmes, d’autres des maisons, la seule chose importante étant celui qui se trouve derrière l’appareil, sa personnalité, sa sensibilité, la façon qu’il aura de transcrire, de montrer, d’interpréter ou de sublimer les gens et les choses qui l’émeuvent. Le langage est un moyen pauvre et malhabile quand il lui faut exprimer certains sentiments, c’est pour cela qu’ l’on a peint des tableaux, composé des symphonies et même, pourquoi pas, réalisé des photographies. Pour moi, Eugène Smith est aussi important que Balzac, Avedon que Degas, Bill Brand que Mozart, ou du moins les considérera-t-on comme tels un jour….